Le 28 mai 2024, le gouvernement américain a annoncé une série de mesures, déjà approuvées deux ans auparavant, qui visent à renforcer le secteur privé à Cuba. Ces mesures sont fort limitées. Par exemple, les entrepreneurs privés à Cuba reçoivent un accès facilité à un nombre de services internet et les transactions financières devraient être plus fluides.
Ces mesures ne représentent en aucun cas un assouplissement du blocus et encore moins un changement de son objectif ultime. Le gouvernement américain utilise à mauvais escient ce secteur pour atteindre ses objectifs politiques dirigés contre la révolution et pour un changement de régime.
En 2010, le gouvernement cubain a lancé un processus pour faire mieux correspondre le modèle économique aux besoins de la société. Depuis lors le rôle et l’importance du secteur se sont renforcés. Cette évolution a créé de nouvelles opportunités pour les Etats Unis. Le Président Obama a bien vu que le long blocus qui dure depuis des décennies, n’atteignait pas les objectifs fixés. Dans la nouvelle stratégie, le secteur privé était, selon Obama, parfaitement adapté. Lors de sa visite historique à Cuba, il a insisté pour rencontrer des entrepreneurs privés, un secteur qui doit devenir un levier pour "les changements nécessaires".
L'Office fédéral américain des douanes et accises (OFAC) travaille d'arrache-pied à la mise en œuvre et au contrôle des lois sur le blocus. FAQs (FrequentlyAskedQuestions) nr 1179 Il définit le terme "entrepreneur indépendant du secteur privé" comme un citoyen cubain qui n'est pas un fonctionnaire du gouvernement ou un membre du Parti Communiste cubain mais qui est un individu indépendant ou un employé d'une petite entreprise privée ou un petit agriculteur qui possède ses propres terres, etc.
Selon le gouvernement cubain, les décisions du gouvernement américain sont basées sur leur propre vision déformée de la réalité cubaine. Le secteur privé ne peut pas être dissocié artificiellement du secteur public; tous deux font partie du système économique cubain. Les mesures coercitives qui affectent actuellement l’économie cubaine et les services publics- et qui frappent durement toute la population cubaine- n’ont pas été supprimées ni modifiées. Les Etats Unis continuent de punir l’Etat cubain sachant pertinemment que celui-ci fournit aux Cubains des services essentiels tels que l'éducation, les soins de santé, la culture et les sports. Même la coopération médicale internationale est visée.
Le 3 avril 2024, dans un article cinglant, le gouvernement américain a accusé le gouvernement cubain de "trafic d'êtres humains" dans le but de le discréditer et de le priver de revenus.
Bien conscient des intentions néfastes sous jacentes, le gouvernement cubain va cependant analyser ces mesures. Si elles ne contreviennent pas aux lois nationales et profitent au peuple cubain, Cuba n’empêchera pas leur mise en œuvre.