1. Cuba un pays exemplaire pour la région
1.1. Dans la région des Caraïbes mais aussi au-delà, Cuba est renommée pour son niveau élevé de soins de santé, d'éducation, de culture et de sport. Sur le plan socioculturel, Cuba peut être comparée avec les pays 'développés'. Ce n'est pas une simple coïncidence. Depuis plus de 60 ans, le gouvernement cubain développe sa politique nationale visant les droits humains fondamentaux accessibles à tous les citoyens : accès gratuit aux soins médicaux, accès gratuit à l'éducation depuis la maternelle jusqu'à l'université, accès au sport et à la culture. D'énormes efforts sont faits dans le domaine du logement, bien qu'insuffisants encore pour couvrir tous les besoins.
1.2. Autre indice de ce droit collectif à l'éducation et à la santé valorisé par Cuba : les milliers d'enseignants et de travailleurs de la santé cubains qui contribuent au bien-être social dans des dizaines de pays. Le haut niveau de vie socioculturelle de la population cubaine est le résultat d'une politique sociale consciente et volontariste. Tout cela n'est pas évident si l'on considère que, sur le plan économique, Cuba est toujours un « pays en développement ». Avec ses revenus limités, le gouvernement continue de défendre les acquis sociaux malgré la forte opposition des États-Unis.
2. L'impact du blocus américain contre Cuba
2.1. Cuba traverse actuellement une crise économique des plus difficiles. Par conséquent, la qualité des services de santé de base, de l'éducation, etc. est mise à mal. Le blocus des États-Unis contre le pays en est la cause principale. Cuba, qui a la capacité de produire jusqu'à 70 % des médicaments dont elle a besoin, n'en produit actuellement que 30 %. Les compagnies pétrolières refusent d'approvisionner Cuba par crainte d'amendes astronomiques de la part des Etats Unis. De plus, depuis qu'une semaine seulement avant la fin de son mandat,' l'ancien président Trump a inscrit Cuba sur la liste des pays qui soutiennent le terrorisme, les transactions financières sont devenues encore plus difficiles.
2.2. Il est évident que le blocus a un grand impact sur la population cubaine : grandes pénuries de médicaments, coupures d'électricité jusqu'à 8 heures par jour, fortes augmentations des prix de tous les produits de base, longues files d'attente dans les magasins. Ces conséquences sont préoccupantes et ont un coût humain certain. Au cours des 14 premiers mois de l'administration Biden, les dommages économiques du blocus sont estimés à 6.364 millions de dollars. Au cours des six dernières décennies, la perte s'élève à près de 147. 800 millions de dollars... ce sont des fonds que Cuba n'a PAS été en mesure d'investir dans son développement économique et social. En d'autres termes, les sanctions imposées par les États-Unis dans le cadre du blocus limitent et entravent les efforts du gouvernement cubain pour continuer à garantir aux citoyens cubains, l'accès total et libre ainsi que le développement qualitatif des droits humains.
2.3. Peut-on parler de cynisme de la part des politiques américains ? Créer de la rareté et des pénuries pour provoquer le mécontentement social, ce dont les opposants politiques majoritaires à l'extérieur du pays abusent pour accuser le gouvernement de violation des droits humains. Par conséquent, il est incorrect de la part des partisans des sanctions économiques d'accuser le gouvernement cubain de violation des droits humains.
3. L'impact extraterritorial du blocus
3.1. Un autre aspect néfaste des sanctions contre Cuba a une incidence indirecte sur la jouissance des droits humains par les Cubains. Ce sont les sanctions américaines qui , en raison de leur application extraterritoriale, ont également des effets négatifs sur les investissements européens et sur les entreprises qui font des affaires avec Cuba. Un exemple actuel bien concret : les boulangeries à Cuba sont actuellement confrontées à une pénurie de farine de blé. Selon les déclarations de Maidel Linares, première vice-présidente du Food Industry Business Group (GEIA). ), le manque de devises étrangères n'est qu'une partie du problème : de nombreuses banques refusent de gérer les paiements aux fournisseurs et aux compagnies maritimes par crainte des sanctions américaines.
3.2. L'impact extraterritorial des sanctions nuit aussi aux relations avec Cuba , des ONG, des familles et des citoyens. Après l'incendie catastrophique d'un pétrolier à Matanzas (début août 2022), nous avons même dû trouver des canaux alternatifs pour transférer des fonds humanitaires vers Cuba, puisque nos banques s'y refusent. Les citoyens cubains en sont les premières victimes.
4. Les États-Unis ignorent la condamnation internationale du blocus
Le 3 novembre 2022, l'Assemblée générale des Nations Unies, à la majorité quasi absolue de 185 pays favorables, a approuvé la résolution condamnant le blocus américain contre Cuba. L'Union européenne aussi condamne fermement cette politique de sanctions unilatérales des États-Unis contre Cuba. Mais les États-Unis continuent d'ignorer tous ces appels internationaux.
5. Dialogue politique fondé sur le respect mutuel
Le Parlement européen a donné son approbation le 5 juillet 2017 à l'Accord de Dialogue Politique et de Coopération (ADPC) signé par l'UE et Cuba fin 2016. Dans son premier chapitre, l'accord convient d'un dialogue politique de haut niveau en incluant la question des droits humains. entre autres sujets. Les trois cycles passés de dialogue sur les droits humains démontrent que, malgré les divergences dans l'interprétation et la pratique des droits humains, le dialogue est possible sur la base des principes de respect mutuel et de non-ingérence.
6. Structures participatives et démocratiques
L'État cubain dispose des structures et des organisations qui permettent la participation des citoyens à la vie politique du pays. Que le PCC, le CDR, le FMC et les syndicats ne fonctionnent pas comme ils le devraient, c'est une réalité. Même l'ancien président Raúl Castro l'a reconnu dans son discours d'ouverture du VIIIe Congrès du PCC : « En ce qui concerne les organisations de masse, nous sommes arrivés à la conclusion qu'il est nécessaire de revitaliser leurs actions dans toutes les sphères de la société et de mettre à jour leur fonctionnement en correspondance avec les temps que nous vivons, très différents des premières années de la Révolution où ils sont nés. Et l'actuel président Díaz-Canel a conclu le Congrès en précisant : « Conscient que la démocratie est plus socialiste dans la mesure où elle est plus participative, il nous appartient de stimuler la participation populaire, en créant des espaces et des procédures pour répondre, évaluer et appliquer les demandes et les propositions qui la rendent efficace.
7. Les menaces extérieures limitent la participation citoyenne
Avec son blocus étouffant, la superpuissance que sont les États-Unis, fait pression depuis 60 ans pour un changement de régime à Cuba. Sous cette menace permanente, il est impossible pour Cuba de développer pleinement et dans des conditions idéales, son propre modèle de participation politique. Pour citer une source de confiance : M. Josep Borrell, le haut représentant de l'UE, a reconnu, lors d'une comparution devant la Commission des Affaires Etrangères du Parlement européen, le 14 juillet 2021, qu'il y avait certes des problèmes politiques, mais qu'il était naturel qu'une "situation sociale et économique aussi tendue provoque des mouvements de protestation », rappelant qu'une partie des facteurs qui avaient déclenché une situation aussi grave, était due à la politique américaine de sanctions contre Cuba, que tous les États membres de l'UE ont condamnée année après année dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU.
8. La conclusion est claire : La politique des États-Unis envers Cuba empêche les autorités de ce pays d'accéder aux ressources nécessaires pour assumer et remplir la responsabilité étatique d'assurer pleinement le libre accès aux droits humains collectifs. De plus, la menace constante de la part des Etats Unis de mettre fin au système politique, économique et social de Cuba, sape les possibilités du gouvernement cubain de développer librement son propre système de participation citoyenne.