08 03 23 : Ces prochains mois, le président Biden aura une occasion unique d’améliorer les relations avec Cuba. Autant le Département d’Etat des Etats Unis que le Ministère cubain des Relations Extérieures ont donné des signes prudents de vouloir établir des rapports plus constructifs que la relation précaire créée sous le président Trump. les. Mais le temps presse. En automne de cette année, des élections auront de nouveau lieu aux Etats Unis. Chaque décision politique majeure sera alors évaluée en fonction de son opportunité électorale. Le passé a montré que le blocus est une question électorale importante aux Etats Unis et qu’elle pèse sur sa politique étrangère.
Ces derniers mois Washington et La Havane ont accompli des petits pas pour diminuer les tensions entre les deux pays. En avril ‘22 , les Etats Unis se sont montrés prêts à reprendre les pourparlers semestriels sur la migration, initiés en 1994 mais suspendus en 2018 par Trump. Les négociations ont bien abouti et ont rapproché Cuba et les Etats Unis. Des diplomates des deux pays ont poursuivi les discussions sur d'autres sujets d'intérêt commun.
En mai ‘22 le président Biden a rétabli la possibilité des visites à la famille à Cuba. Il a aussi assoupli les mesures sur l’envoi de soutien financier vers Cuba. En contrepartie, Cuba a pris la difficile décision de ne plus faire passer ces envois de “remesas” via une agence liée à l’armée.
En octobre ‘22, les États-Unis ont offert 2 millions de dollars d'aide humanitaire après le passage de l'ouragan Ian. Les États-Unis ont toujours attaché des conditions aux offres d'aide dans le passé, ce qui n'était pas acceptable pour Cuba. Cette fois et pour la première fois, les deux pays sont parvenus à un accord pour acheminer l'aide par l'intermédiaire de la Croix-Rouge cubaine.
Autre signe d’espoir, la nomination de Christopher Dodd comme conseiller présidentiel spécial pour les Amériques. En tant que sénateur, Dodd a fait pression pendant de nombreuses années pour lever le blocus. Il estime que la politique hostile visant un “changement de régime” s’avère un échec coûteux. C’est aux Etats Unis de faire le premier pas car ce sont eux qui, sous la présidence de Trump, ont rompu abruptement les tendances positives pour améliorer les relations avec Cuba. Le Président Biden a assez de choix pour accomplir des pas positifs car la plupart des mesures mises en place par Trump sont toujours en vigueur. Un premier pas très important serait de retirer Cuba de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme.
Le président Biden a-t-il cette volonté politique et ce courage pour affronter les critiques attendues de l’opposition républicaine ? Les prochaines mois seront cruciaux. C’est maintenant ou jamais.
Traduction libre de l'article de LeoGrande: https://oncubanews.com/cuba-ee-uu/puede-chris-dodd-ayudar-a-su-amigo-biden-a-salvar-las-relaciones-entre-estados-unidos-y-cuba/