Mariela Castro: Seulement notre peuple détermine son avenir

Je suis Mariela Castro Espín, Directrice du Centre National d’Education Sexuelle, députée à l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire ;  Je suis membre du Comité National de la Fédération des Femmes Cubaines, professeur et chercheuse, membre titulaire de l’Académie des Sciences de Cuba. Avant tout, je suis une citoyenne cubaine. 
Je profite de cette occasion pour dénoncer une fois de plus avec vous le tort énorme que cause l’injustice du blocus américain à la fois économique, financier et commercial, imposé par le gouvernement des Etats Unis contre le peuple cubain avec pour objectif de nous rebeller contre le système socialiste, contre notre gouvernement. Mais ils ne vont pas y réussir, ils ne réussiront pas. Notre peuple a construit ce système, cette société, Il a construit ses politiques et ses lois et jamais nous n’allons accepter qu’une puissance étrangère, ou le gouvernement d’un autre pays, ou même des groupuscules de mercenaires financés par le gouvernement des Etats Unis, puissent changer le futur de notre pays tel que notre peuple l’a envisagé et défendu  et toujours avec ce regard critique sur les résultats. 

Il faut dire que le développement de notre pays a été grandement limité par ces 6 décades de blocus économique, financier et commercial. Cela nous cause de grandes difficultés pour acheter les médicaments nécessaires notamment pour les maladies chroniques,  -c’est mon cas, je souffre d’asthme - La plupart du temps, nous ne trouvons pas les médicaments, dont nous avons besoin tous les jours. Et en cas de crises nous devons aller à l’hôpital pour que les médecins nous soignent avec les moyens disponibles à ces moments-là. C’est la même chose pour les personnes diabétiques, ou les personnes qui vivent avec le VIH, ou ceux qui ont de l’hypertension artérielle et bien d’autres maladies chroniques pour lesquelles nous rencontrons des difficultés et pour lesquelles le pays cherche à produire en interne que ce soit en médicaments, en médecine naturelle et traditionnelle pour les soins palliatifs qu’il faudrait faire. 

Les échanges académiques sont aussi très difficiles, Le transport est devenu difficile pour se rendre dans d’autres provinces, pour faire notre travail ou pour des visites personnelles ou familiales. Difficile aussi d’obtenir les matières premières nécessaires à la production. Dans notre institution, cela rend compliqué la production et l’impression de livres, de revues. Ou encore la participation à des évènements scientifiques. Difficiles aussi les paiements par virement bancaire pour les inscriptions à des cours ou à des congrès que ce soit pour des professionnels cubains ou pour des personnes qui viennent participer à nos évènements. L’accès aux technologies, aux fournitures est difficile, même pour le travail de bureau. Il est souvent difficile d’obtenir un visa pour assister à certains échanges académiques principalement aux Etats Unis. Le gouvernement de Trump m’a même empêchée d’entrer aux Etats Unis, apparemment je suis très dangereuse. 

Face à tout cela, la solidarité développée dans le monde, la coopération d’autres pays avec Cuba, méritent notre reconnaissance en toute sincérité et avec tout notre cœur. Même si ces aides ne sont pas suffisantes pour les besoins de l’état, elles facilitent quand même la réalisation de certains projets que nous avons en réserve et qui sont rendus possibles grâce à cela. En fait, je saisis l’occasion de dénoncer le blocus, mais je voudrais surtout vous remercier.