Lettre à Ch. Michel: rejetez les amendements proposés par les États-Unis!

Onu no al bloqueo

La Coordination a ecrit cette lettre à notre Premier Ministre:

 

Monsieur Charles Michel

Premier Ministre

 

Bruxelles, 25 octobre 2018.

 

Monsieur,

 

Dans la nuit du 24 octobre nous avons appris que le gouvernement nord-américain a diffusé un document, au siège central des Nations Unies à New York, reprenant huit amendements à la résolution cubaine « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier contre Cuba ». Ces dernières années l' Assemblée Générale des Nations Unies a approuvé cette résolution quasi à l'unanimité.

 

Les États-Unis essayent ainsi à détourner l'attention d'une question qui est d'une importance vitale pour Cuba et le reste de la communauté internationale. Le blocus contre Cuba est unilatéral, en contradiction avec la Charte des Nations Unies, et ses conséquences extra-territoriales sont en contradiction avec les règles du libre commerce.

 

Les amendements introduits par les États-Unis se réfèrent à des sujets liés à l'agenda d'un développement durable pour 2030, sujet pour lequel Cuba est un des pays les plus avancés, malgré que le blocus soit l'obstacle principal pour le développement économique de l'île. Le blocus suscite des privations et des restrictions dans plusieurs secteurs pour ce petit pays caribéen et latino-américain. Malgré cela Cuba est réputé dans le monde entier pour sa solidarité internationale.

 

Les États-Unis sont mal placés pour jeter un doute sur la position morale de Cuba. Ils rejettent le multilatéralisme et renoncent à des engagements internationaux, comme l'accord nucléaire avec l' Iran et les accords de Paris. Les États-Unis se sont retirés de l' Organisation des Nations unies pour l'enseignement, la science et la culture (UNESCO) et du Conseil pour les droits de l'homme de Nations Unies. Rien que des exemples de la façon du gouvernement américain pour imposer ses intérêts au reste de la communauté internationale.

 

Il est aussi connu que le blocus n'est pas qu'une question bilatérale entre les États-Unis et Cuba. Son application extra-territoriale frappe également des citoyens et des entités dans de nombreux pays. Ce 24 octobre la Coordination Belge pour la levée du blocus contre Cuba a rencontré le Service Fédéral pour les Affaires Étrangères, la Coopération et le Développement. Nous y avons transmis un dossier sur l'application extra-territoriale du blocus par quatre banques en Belgique : BNP-Paribas-Fortis, ING, Argenta et Triodos, qui ont refusé des transactions bancaires destinées à l'aide humanitaire à Cuba.

 

Malgré le Règlement 2271/96 der l' Union Européenne, et l'actualisation récente 2018/2771/03, au sujet de la non application des mesures aux effets extra-territoriaux aux États-Unis, la situation ne change pas. Les États-Unis donnent priorité à leurs intérêts au détriment de ceux des citoyens Européens, et Belges dans ce cas.

 

Le blocus frappe la normalisation des liens bilatéraux entre la Belgique et Cuba, et ceux des entrepreneurs belges qui maintiennent des relations avec Cuba, et ceux des citoyens belges qui voyagent vers ce pays. Le blocus porte atteinte à l'esprit de coopération et de dialogue, défini dans l'accord entre l'Europe et Cuba à ce sujet.

 

En ce qui concerne l'invitation adressée par les États-Unis aux pays membres de l' ONU de modifier leur vote contre le blocus, nous insistons auprès du gouvernement belge afin de ne pas céder aux pressions, de maintenir son vote positif pour la résolution cubaine, et de rejeter les amendements proposés par les États-Unis.

 

Ce n'est que par l'approbation de la résolution cubaine et le rejet des amendements nord-américains que la Belgique peur démontrer que, bien qu'étant un petit pays, elle ne cède pas aux pressions de grandes puissances ou aux intérêts des États-Unis.

 

Bien à vous,