Les banques refusent les transferts d'argent pour l'aide humanitaire à Cuba

Huracan Ian - foto Ronald Suárez Rivas

Cuba a été durement touchée par la catastrophe cette année. Il y a d'abord eu l'explosion de l'hôtel Saratoga à La Havane (mai 22), puis un énorme incendie a détruit quatre grands réservoirs de stockage de pétrole à Matanzas (août 22) et, il y a quelques jours, l'ouragan Ian a balayé l'île avec une force énorme. A chaque fois, des organisations de solidarité se mobilisent pour collecter des fonds afin de répondre aux premiers besoins humanitaires. Mais à chaque fois, nous avons dû  trouver des voies alternatives et des détours pour transférer ces fonds de secours à Cuba. Nos principales banques continuent de refuser de le faire.

Le blocus américain contre Cuba étend en effet ses tentacules au-delà des frontières américaines. En Europe aussi, nous en ressentons les effets néfastes, comme en témoigne ce qui est arrivé à un groupe de voyageurs en juillet. La banque a refusé de payer la facture du groupe pour les frais d'hébergement à Cuba; alternativement, la banque proposait à chacun de payer  individuellement par carte de crédit.

Pour Cuba, les conséquences du blocus américain sont désastreuses. L’île traverse actuellement l’une de ses crises économiques les plus difficiles. La cause principale est le blocus américain contre le pays. Cuba, qui a la capacité de produire jusqu’à 70 % des médicaments dont elle a besoin, ne dépasse pas aujourd’hui les 30 %. Les pétroliers refusent d’approvisionner Cuba, craignant des amendes astronomiques. En outre, depuis que l’ancien président Trump a placé Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme, à peine une semaine avant la fin de son mandat, les transactions financières sont devenues encore plus difficiles.

Il va sans dire que le blocus a un impact majeur sur la population cubaine : pénuries importantes de médicaments, coupures de courant pouvant atteindre 8 heures par jour, fortes augmentations des prix de tous les produits de base, longues files d’attente dans les magasins. Ces impacts sont aujourd’hui tout à fait inquiétants et inhumains.  Dans une très large mesure, l’administration Biden maintient les politiques du président précédent.  Au cours des 14 premiers mois de l’administration Biden, les dommages économiques du blocus sont estimés à 6 milliards 364 millions de dollars. Au cours des six dernières décennies, la perte s’élève à près de 147,8 milliards de dollars, des fonds que Cuba n’a PAS été en mesure d’investir dans son développement économique et social. Mais c’est précisément l’intention cynique des États-Unis : créer la rareté et les pénuries comme terreau de l’agitation sociale.

Les 1er et 2 novembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies discutera pour la 30e fois du projet de résolution demandant de condamner le blocus américain contre Cuba. En juin 2021, 184 pays ont approuvé une résolution similaire, avec seulement 3 abstentions et 2 votes dissidents.  A cette occasion, la Belgique et l’Union européenne ont condamné sans ambages la politique américaine de sanctions unilatérales contre Cuba. Mais les États-Unis continuent d’ignorer tous ces appels internationaux. 

Notre solidarité avec Cuba est plus que jamais nécessaire. C'est pourquoi nous exhortons nos dirigeants nationaux et européens à ne pas condamner le blocus américain uniquement en paroles. Tant que les banques européennes refuseront de transférer de l'argent à Cuba, tant que l'UE et la Belgique manqueront à leurs obligations en matière de libre circulation des fonds, les banques et nos gouvernements seront complices du maintien du blocus contre Cuba.

 Nous demandons donc un signal clair.

  • Envoyez un courriel de protestation au ministre des finances et aux PDG d'ING et de BNP-Paribas-Fortis pour exiger de garantir les transferts d'argent vers Cuba. Scannez le code QR ici :

     
  • Montrez votre opposition au blocus américain contre Cuba par votre présence au meeting international de protestation du 26 octobre 2022 à 18h en face de la Gare Centrale à Bruxelles.