Une bonne semaine avant la fin de son mandat, le président Trump a qualifié Cuba "d’État terroriste ». Selon le secrétaire d'État Mike Pompeo, "le gouvernement cubain fournit depuis des décennies des abris, de la nourriture et des soins médicaux à des meurtriers et pirates de l'air". Il est clair que cette décision est plutôt motivée par des raisons politiques. La Coordination pour la levée du blocus contre Cuba condamne énergiquement cette mesure !
En 2015, sous la présidence d'Obama, Cuba a été retirée de la liste du terrorisme, sur laquelle les États-Unis placent également l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Cette normalisation des relations entre les deux pays a notamment permis à Cuba d’effectuer des activités bancaires aux États-Unis. Les échanges entre les deux pays ont commencé à petite échelle.
Depuis lors, le président Trump a réduit tous les assouplissements de son prédécesseur et resserré encore plus le blocus. Le retour sur la liste du terrorisme est, considéré par les diplomates comme la dernière étape pour effacer l'héritage de la ligne de conduite d'Obama et garantir l'héritage de la politique étrangère plus dure de Trump. L'étiquette de terrorisme est donc la honte qui couronne quatre années d'escalade des sanctions imposées à Cuba par l'administration Trump.
Le nouveau président américain Biden pourrait être en mesure de renverser cette décision, mais il sera confronté à un obstacle supplémentaire en raison de la dernière convulsion de Trump. Le démocrate veut poursuivre la politique de dégel d'Obama, normaliser les liens avec La Havane et construire une nouvelle relation avec Cuba.
À La Havane, l'initiative américaine a été accueillie sous les railleries. Le ministre des affaires étrangères qualifie cette condamnation de "qualification hypocrite et cynique, motivée par l'opportunisme politique". Les médias d'État cubains qualifient les États-Unis de "plus grand terroriste du monde". Cuba elle-même a été victime du terrorisme américain pendant des décennies. Depuis 1960, des groupes terroristes soutenus et payés par les gouvernements américains et formés sur le sol américain ont causé 3 478 morts et 2 099 blessures permanentes. Les Etats-Unis imposent toujours le plus long blocus économique et financier de l'histoire de l'humanité à Cuba. Ce qui est contraire au droit international.
La Coordination pour la levée du blocus interrogera ministre Sophie Wilmès à ce sujet.