Pour clarifier, précisons tout d’abord qu’il ne s’agit pas ici de la Loi “Helms-Burton” (mars 1996) sur laquelle se base le blocus économique et financier contre Cuba et qui peut seulement être modifiée ou annulée par le Congrès. La Loi sur le “Commerce avec l’ennemi” date de 1917 : elle donne le droit au Président des Etats Unis de définir ce qui est autorisé ou pas comme commerce avec les pays qui ont été pointés par les Etats Unis comme “ennemis”. En 1962, le président Kennedy a décidé sur base de cette loi de suspendre le commerce avec Cuba pour tenter d'étrangler le pays économiquement. Curieusement pour le moment, Cuba est le seul pays visé par cette loi américaine.
Depuis juin 2017, sur base de cette même loi du “Commerce avec l’ennemi “, le président Trump a réduit certaines mesures mais pas toutes. Les citoyens américains peuvent encore faire des voyages éducatifs et culturels à Cuba sous la conduite d’un guide américain. Le consulat des Etats Unis à la Havane travaille sur une base minimum, ce qui rend les demandes de visa très difficiles pour les cubains qui souhaitent visiter leur famille aux Etats Unis. Il n’y a plus de nouveaux projets de coopération économique mais les projets en cours n’ont pas été suspendus.
Avec la signature de la loi sur “ Le commerce avec l’ennemi”, Trump a voulu montrer qu’il allait maintenir la pression sur Cuba. Le paradoxe réside dans le fait qu’il laisse en même temps la latitude - tant pour lui-même (ce qui est douteux) que pour son successeur -d’assouplir le blocus contre Cuba.