Le blocus imposé par les États-Unis coûte 4.305 millions par an à Cuba

Le 1er novembre 2017 l' Assemblée Générale des Nations Unies se prononcera pour la 26e fois pour la levée du blocus imposé par les États-Unis à Cuba. Depuis de nombreuses années tous les pays votent contre le blocus, à l'exception de seulement deux pays, les États-Unis et Israël.

Depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba, règne dans l'opinion publique la conviction que le blocus n'existe plus. Malheureusement ceci n'est pas le cas, et avec Trump au pouvoir, rien de bon n'est à prévoir. Le 16 juin 2017 le président américain a fixé une approche plus dure dans une résolution présidentielle : le blocus sera à nouveau appliqué intégralement et l'assouplissement introduit par Obama est revu à la baisse. Les voyages touristiques pour les citoyens nord-américains et les quelques rares projets économiques sont freinés. Trump a déjà annoncé que les États-Unis s'opposent à toute pression internationale à l' ONU ou dans d'autres forums internationaux en faveur de la levée du blocus. Encore l'année dernière Obama avait surpris l' Assemblée Générale de l' ONU en déclarant que le blocus rate totalement son objectif, car le seul pays qui se retrouve isolé, ce sont les États-Unis, et pas Cuba.

Mais soyons clairs. Obama ou Trump, rien n'y fait : le blocus pèse lourdement sur les opportunités de développement de Cuba, comme le prouve le dossier élaboré par le gouvernement cubain pour l'année écoulée. Déjà sous Obama les États-Unis avaient renforcé les sanctions pour les firmes non-américaines qui faisaient du commerce avec Cuba. Le langage agressif de Trump crée encore plus d'incertitude et beaucoup d'entreprise internationales et de banques refusent des transactions avec Cuba, par peur des amendes américaines. Ce boycott coûte cher à Cuba : 4.305 millions de dollar par an, selon les estimations du ministère cubain de l'économie. Ceci représente presque le double de ce que le pays nécessite en investissements étrangers pour mener une gestion économique saine.

Un exemple : Cuba est, à juste titre, fier de son système de santé gratuit et accessible. Mais le blocus pèse lourd, ici également, sur le budget pour l'achat aux États-Unis de médicaments, de matériel pour les soins, d'instruments médicaux, etc.. L'année dernière Cuba avait demandé une offre à 18 firmes américaines, dont 14 n'ont même pas répondu. Les 4 autres entreprises doivent, à chaque fois, demander une dérogation au le blocus auprès des autorités, ce qui peut durer jusqu'à huit mois. Ceci veut dire pour Cuba, qu'il est nécessaire de constituer une plus grande réserve en médicaments, ou qu'il faut trouver des médicaments équivalents ailleurs dans le monde. Rien que le surcoût à ce sujet représente près de 87 millions de dollars en 2016.

Ces faits le prouvent clairement : le blocus est une violation des droits de l'homme et empêche les possibilités de développement du peuple cubain. Depuis que la Coordination pour la Levée du Blocus contre Cuba a repris ses activités, début juin de cette année, déjà une quarantaine d'organisations ont souscrit l'appel. Avec une petite action symbolique le 24 octobre dans la Rue du Vieux Marché aux Grains à Bruxelles, la Coordination fera publique sa position.