En plus de l'étranglement économique, conséquence du blocus des États Unis, Cuba doit maintenant faire face à la crise du corona virus. Les défis sont grands mais le pays reste fidèle à ses principes humanitaires : la santé est le bien suprême. Ce que Cuba démontre aussi sur le terrain international.
L'étranglement de Trump frappe l'économie cubaine en plein cœur.
Ces derniers mois, la population a ressenti très clairement les conséquences du blocus. Les mesures du président Trump frappe l'économie cubaine aussi à sa base. Depuis l'interdiction des bateaux de croisières et des vols en provenance des États Unis vers Cuba, ce sont près de 600.000 touristes américains qui ne sont pas apparu. Vu la menace de sanctions très élevées, la livraison de pétrole a diminué de 50 %. Sans énergie, sans tourisme, l'économie est paralysée, les dommage sont énormes. Cuba est un pays extrêmement dépendant de l'importation de denrées alimentaires, mais aussi de matières premières et d'outils.
Les pertes financières dues au blocus obligent le pays à ajuster sa balance commerciale et à limiter les importations. “Aujourd'hui les moyens financiers limités doivent être utilisés pour surmonter les revers du blocus pétrolier et pour acheter du combustible dans d'autres régions. Le combustible et l'alimentation sont nos premières priorités” déclarait en février, Betsy Diaz, Ministre du Commerce Intérieur.
Nous ne voulons pas d'étalages vides, ce sont les États Unis qui provoquent cela.
Les mesures d'urgence n'arrivent pas à empêcher la diminution de l'approvisionnement ... De larges files se forment devant les magasins déjà peu remplis, ce qui amène parfois de la grogne et quelques tiraillements parmi les clients. Mais la plupart des Cubains savent bien quelle est l'origine de ces problèmes. Nous avons rassemblé quelques témoignages :
- Annia Ferrer: Comment peut-on vivre dans un pays assiégé à qui on a coupé l'approvisionnement en pétrole ! Une économie fonctionne sur l'énergie ; s'il n'y en a plus, plus rien ne bouge.”
- Teresa Fernandez: “ Même l'aspirine est difficile à trouver et parfois je dois aller d'une pharmacie à l'autre pour en trouver. Tout cela parce que les États Unis empêche l'importation des ingrédients‘.
- Maru Rodriguez Reyes, CTC Havana : “ Le blocus perturbe la chaîne alimentaire avec pour conséquence une offre réduite en fruits et en légumes “
La crise du coronavirus augmente la pression sur la société cubaine.
La pandémie de corona vient s'ajouter aujourd'hui au blocus qui dure déjà depuis plus de 60 ans à Cuba. De fait Cuba n'échappe pas au virus qui est entré dans le pays avec les touristes et les cubains qui rentraient dans leur pays. Le 24 mars, Cuba a pris la difficile décision de ne plus laisser entrer aucun touriste et de rapatrier les 60 000 touristes présents sur son sol. En faisant cela, le gouvernement a respecté un des principes de base du pays à savoir : la santé des gens compte avant tout. Mais les conséquences économiques ne sont pas négligeables car le pays va perdre des millions de revenus provenant du tourisme, un secteur qui représente 10 % du PIB national. Cuba ne va pas pouvoir investir ces moyens perdus dans la lutte contre le coronavirus.
Mais même en cette période de virus, le cynisme du blocus américain ne faiblit pas. Une compagnie américaine de transport qui devait distribuer des lots de masques à différents pays, a refusé de livrer à Cuba à cause du blocus.
Appel international : Stop au blocus maintenant !
En ces temps difficile, les sanctions pour des raisons politiques ne se justifient plus. Le Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres a exhorté les 20 pays les plus industrialisés à annuler ou du moins à suspendre toute sanction contre l'un ou l'autre pays et ce pour des raison humanitaires.
Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, a déclaré : “En ce moment décisif, les sanctions doivent être assouplies ou suspendues... Dans le contexte d'une pandémie mondiale, les mesures qui entravent les soins médicaux, augmente le risque que nous courrons tous”.
Soins de santé de base et prévention dans la lutte contre le coronavirus.
Il est clair que depuis la crise du coronavirus, les services de santé sont encore plus sous pression. Malgré les années de blocus, Cuba a toujours été renommée pour la qualité des soins de santé, toujours gratuits pour la population. Ces standards élevés font suite à un réseau national étendu de médecins généralistes et de polycliniques qui mettent l'accent en premier lieu sur la prévention et le dépistage précoce. Chaque quartier a “son médecin de famille”, un médecin généraliste aidé par un-e infirmier-e qui font les consultations. Mais ceux qui ne s'y présentent pas, reçoivent au moins une fois par an une visite préventive à domicile. De plus, Cuba s'est attaché sérieusement au développement de l'industrie pharmaceutique et biotechnologique. A ce jour, le pays fabrique, sur son propre sol , 569 médicaments de la liste des 857 médicaments essentiels.
Cela permet à Cuba de s'appuyer sur une solide structure de santé de base pour faire face à la pandémie du corona. Déjà en janvier, alors que la crise était encore limitée à la Chine, Cuba avait déjà déployé un plan d'action. Le pays s'est concentré sur la détection précoce des personnes infectées et sur une cartographie de tous leurs contacts. Les médecins généralistes et les étudiants de dernière année de médecine sont allés de maison en maison pour détecter les citoyens qui présenteraient des symptômes. Les personnes avec de légers symptômes qui pourraient signifier une contamination ont été immédiatement hospitalisés et soignés au maximum. Ils ont fait le test du COVID 19 quand les médecins traitants le jugeaient nécessaires.
Les personnes sans symptôme mais ayant eu des contacts avec des personnes arrivées récemment dans le pays et présentant de légers symptômes, ont été confinés dans leur commune pour 14 jours au moins, sous surveillance médicale et avec déplacements limités.
En date du 1er avril, le pays compte 186 personnes infectées (principalement des Cubains), 2837 admissions et 6 décès. Près de 1950 Cubain et résidents étrangers arrivés récemment dans le pays, sont en quarantaine dans des centres spéciaux. Entre temps, les écoles, les salles de sport et autres ont été fermées et la consigne est “Restez à la maison”. Les cliniques se préparent à une augmentation du nombre de patients.
Cuba solidaire avec d'autres pays
Cuba en ce moment traverse sans aucun doute des temps difficiles. Cependant, Cuba fait encore aujourd’hui preuve de solidarité. Cuba a été le seul pays qui a permis au bateau de croisière anglais avec des passagers infectés à bord, de s'amarrer et a rendu possible un rapatriement sûr. Cuba a déjà envoyé des brigades médicales expérimentées dans 6 pays pour contribuer à la lutte contre le coronavirus. Pour la première fois de sa longue tradition humanitaire, des brigades sont aussi venues dans des pays européens comme l'Italie et Andorre.
Cet article a pu être écrit grâce aux sources suivantes que nous remercions.
https://www.cubanismo.be/nl/artikels/cuba-de-frontlinie-van-de-strijd-tegen-covid-19
https://antwerpen.cubamigos.be/2020/03/20/coronabestrijding-in-cuba-solidaire-maatschappijstructuur-en-tijdige-preventie-zijn-de-sleutels/