Ignacio Cabrera: 'Chaque jour, les Etats-Unis nous enlèvent quelque chose'

Ignacio Cabrera Piñeda

Chaque jour, les Etats-Unis nous enlèvent quelque chose, que ce soit dans le domaine du travail, de l’alimentation, de l’enseignement, de l’électricité, des médicaments.

Le blocus nous affecte énormément car lorsque nous réalisons nos confections, nous devons souvent voyager dans un pays tiers pour acheter la matière première à cause de la situation de blocus qui ne permet pas que ces choses entrent dans le pays et que nous puissions les avoir dans nos magasins comme partout ailleurs. Pour l'instant nous cherchons de la craie pour marquer les vêtements ; le magasin est fermé et on ne sait pas si on va en trouver. C'est un des aspects graves du blocus contre le travail. 
En ce qui concerne les médicaments c'est aussi très grave. Je dois prendre une aspirine de 80 milligrammes pour un problème cardiaque et comme le blocus ne laisse pas entrer l'ingrédient nécessaire dans le pays , il ne peut pas être fabriqué dans le pays  et on doit voyager pour le hercher.

Je suis né sous le blocus et je garde la foi que je mourrai sans blocus. Mais je vis des affectations personnelles en tous genres. Car il n'y a pas un jour où tu te lèves en te demandant quel sera le problème aujourd'hui? Que va-t-il se passer aujourd'hui? Que vont-ils nous enlever? Tous les jours ils t'enlèvent quelque chose dans le secteur du travail, de la nourriture, de l'éducation, de l'électricité, les médicaments.

Dans tous les domaines de ta vie le blocus est présent. 
Et je pense qu'après m'avoir enlevé des choses, et cela vous semblera étrange, cela m'a donné une leçon. Cela m'a donné une technique de personnalisation qui est l'accès à ce qui a été fait  et se pose comme une mode, c'est-à-dire qu'on nous a appris à vivre avec le minimum. 
Et ils doivent alors s'accrocher à des pays pauvres comme Cuba pour faire toutes ces campagnes qu'ils font, tout ce jeu politique qu'ils font. Je peux leur dire s'ils m'écoutent, que je les remercie pour cet enseignement qu'ils m'ont donné. A moi et à tous les Cubains, qui chaque jour faisons un printemps d'un jour gris. 
Et au nom de tous les artisans cubains et de tous les Cubains, Il faut qu'ils sachent que nous sommes fatigués du blocus et qu'il faut mettre un grand NON avec majuscule sur le blocus.