Des militants réclament un contrôle strict des banques

Action Non au Blocus 06 11 25

Cet après-midi, le 6 novembre 2025, environ quatre-vingts militants ont répondu à l'appel de la Coordination belge pour la levée du blocus contre Cuba sur la place de la Monnaie à Bruxelles. Ils exigent que le gouvernement belge ne se contente pas de condamner verbalement le blocus, mais prenne également des mesures efficaces pour que les États-Unis lèvent le blocus économique et financier contre Cuba. Ils dénoncent également la complicité des banques belges dans le blocus américain en refusant d'effectuer des transactions financières avec Cuba.
L'Assemblée générale des Nations unies condamne le blocus des États-Unis contre Cuba 
Pour la 33e année consécutive, l'ONU a adopté le 29 octobre à une large majorité une résolution condamnant le blocus des États-Unis contre Cuba. Ce vote intervient à un moment délicat, car Cuba traverse une période très difficile. C'est la conséquence du blocus économique le plus long de l'histoire mondiale. Six décennies de blocus économique, financier et commercial contre Cuba ont coûté au pays une perte totale cumulée de 164 milliards de dollars. Entre mars 2023 et février 2024, le blocus a coûté 5 milliards de dollars. Ce blocus a privé l'économie cubaine de tout oxygène
La position de l'Union européenne : le blocus affecte le niveau de vie des Cubains.
Après le vote, l'Union européenne a expliqué, par la voix de Christina Markus Lassen, ambassadrice du Danemark auprès des Nations unies, les raisons pour lesquelles elle condamne le blocus : « Comme à plusieurs reprises auparavant, je réitère aujourd'hui notre conviction que l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba a un impact néfaste sur la situation économique du pays et un effet négatif sur le niveau de vie de la population cubaine». 
Les Cubains paient le prix du blocus
En effet, le niveau de vie des Cubains s'est fortement détérioré ces dernières années. Les Cubains doivent faire face à des coupures d'électricité quotidiennes, à une pénurie de médicaments et à une inflation galopante. Hendrik Vermeersch, tout juste rentré de Cuba, a constaté que la pénurie d'essence obligeait le gouvernement à choisir entre le transport des denrées alimentaires  et le ramassage des ordures ménagères.
Trump continue de serrer la vis. 
Comme on pouvait s'y attendre, l'administration Trump a encore renforcé la pression. Entre autres mesures, les États-Unis continuent de nuire au tourisme en ajoutant encore plus d'hôtels à la liste de ceux qui sont interdits aux voyageurs américains. En outre, Marco Rubio s'en prend désormais à la coopération Sud-Sud de Cuba et suspend les visas des organisations et des personnes qui collaborent avec les brigades médicales cubaines. Cuba offre actuellement ce type de services à près de 60 pays à travers le monde. Et très important : Cuba a été inscrite sur la liste arbitraire des pays qui soutiennent le terrorisme. Cela rend les transactions financières avec l'étranger pratiquement impossibles. 
Maxime Ramirez (Association culturelle J. Jacquemotte) met en garde : « Si la politique en Europe ne s'affirme pas face à l'extraterritorialité du droit américain, c'est un pan entier de la réflexion et l'action pour construire une Humanité commune qui est mise à mal ». 
Les tentacules du blocus des États-Unis contre Cuba s'étendent jusqu'ici. 
À l'instar des sanctions des États-Unis, la plupart des banques belges refusent de transférer de l'argent vers Cuba. Même les paiements effectués en Belgique et dans l'UE qui mentionnent ou comportent le nom « Cuba » sont bloqués. Cela s'est encore produit récemment, lorsque la banque ING a refusé d'accepter un paiement accompagné de la mention « paiement flyers Cuba ». Miguel Peña (Coordinadora Latinoamericana) a témoigné que des connaissances qui s'étaient récemment rendues à Cuba avaient reçu un appel téléphonique de leur banque  leur soumettant un questionnaire et leur demandant de ne pas effectuer de paiements à Cuba. 
« C'est du jamais vu », selon Wim Leysens, secrétaire de la « Coordination pour la levée du blocus contre Cuba ». Ce réseau de 40 organisations de la société civile dénonce depuis longtemps ces pratiques, d'autant plus que la législation européenne et belge interdit l'application des lois de sanction de pays tiers. 
Le ministre des Finances, Jan Jambon, ferme les yeux sur les abus des banques ! 
Au printemps, Meyrem Almaci (Groen) et Els Van Hoof (CD&V) ont interpellé le ministre des Finances Jan Jambon au sujet de cette politique des banques. Elles ont même présenté au ministre les courriels d'ING et de BNP-Paribas-Fortis, dans lesquels ces banques indiquent tenir compte des sanctions américaines. Et malgré ces preuves, le ministre affirme qu'« à l'heure actuelle, il n'est pas établi que ces banques appliquent effectivement les lois américaines sur les sanctions contre Cuba». 
La « Coordination pour la levée du blocus contre Cuba » exige du gouvernement un contrôle strict contre les abus des banques. 
Dans la pratique, ce sont surtout les grandes banques qui bloquent les paiements en référence à « Cuba » et imposent leur politique aux autres banques pour lesquelles elles effectuent des transactions financières. C'est pourquoi la « Coordination pour la levée du blocus contre Cuba » demande un contrôle strict des banques afin que les paiements vers Cuba ou liés à « Cuba » soient garantis. Par le biais d'une pétition, le réseau appelle notamment les grandes banques belges à mettre fin à cette pratique néfaste et illégale.