Cuba dénonce le blocus américain à l’ONU.

Informe Bloqueo 2018

“Le blocus reste le principal obstacle pour que Cuba puisse se développer pleinement sur le plan économique”. C’est le message que le diplomate cubain a fait à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Cuba a remis  à l’appui un important dossier. Entre avril 2017 et mars 2018, les pertes dont a souffert Cuba à cause du blocus s’élèvent à un total de 4 milliards 321 millions de dollars “

 

Après l’assouplissement fait sous Obama, le Président Trump a renforcé à nouveau le blocus contre Cuba. Suite à cela, plusieurs entreprises - qui depuis de longues années exportent des matières premières importantes pour l’économie cubaine - craignent de faire du commerce avec Cuba. Les lourdes amendes des Etats Unis ou les difficultés de paiement empêchent le trafic commercial. L’incidence est grande sur les entreprises cubaines. En 2018, une dizaine de banques étrangères ont rompu leurs relations avec des entreprises cubaines et même avec des citoyens cubains.

 

La main mise financière sur Cuba est évoquée.

Mais l’intimidation politique des Etats Unis va plus loin. Les institutions bancaires sont devenues  extrêmement prudentes avec les paiements qui ont quelque chose à voir avec Cuba. HSBC, Barclays et la Nationale Westminster Bank ont gelé les comptes bancaires de l’ambassade cubaine en Grande Bretagne. Une ambassade cubaine d’un autre pays s’est heurtée à  un refus de paiement à l’intérieur de l’Europe;

 

Dans une newsletter précédente, nous avons informé déjà de problèmes rencontrés par des groupes de solidarité en Allemagne et en Espagne. Voici encore quelques exemples marquants : en septembre 2017, les Etats Unis ont bloqué un don à “Caritas à Cuba” parce que le bateau qui transportait les médicaments était la propriété du Norvégian Cruise Holdings Ltd qui - contrairement à son nom-  est une entreprise américaine.

 

En novembre 2017, American Express a reçu une amende  exemplaire de 204 millions de dollars. American Express est, sous le nom de sa filiale Alpha Card Group, copropriétaire de la BCC Corporate SA belge qui est l’émetteur des cartes Visa et Mastercard dans notre pays.  Entre le 9 avril 2009 et le 3 février 2014, des achats ont été fait à Cuba avec ces cartes de crédit et la BCC Corporate n’a pas fait grand chose pour contrôler et empêcher ces transactions. Entretemps, BCC Corporate a été repris par AirPlus International.  

 

Les conséquences pour les soins de santé

 

Aleida Guevara témoigne de son expérience comme médecin dans un hôpital pédiatrique à la Havane : “le blocus est une vraie atteinte aux soins de santé cubains.

Sur les 10 nouveaux médicaments qui apparaissent sur le marché, il y en a 8 avec une licence américaine. Cela signifie que nous ne pouvons pas les acheter.

Je travaille moi même dans un hôpital pour enfants à la Havane. Des enfants souffrant de leucémie ont besoin d’un traitement psycho pharmaceutique.

Certains de ces médicaments sont produits à Cuba médicaments en passant par 4 à 5 intermédiaires. Ce surcoût nous pose des choix moraux difficiles parfois:

devons-nous dépenser cet argent dans des médicaments couteux s, sachant que nous n’aurons plus assez d’argent pour gérer les effets secondaires négatifs.

Un autre exemple : en mars 2018, Cuba a envoyé par deux fois une demande de renseignements pour acheter aux Etats Unis le système Da-Vinci pour la robot chirurgie. Cet appareil permet de limiter les risques lors d’opérations complexes avec des instruments de microchirurgie . Mais l’entreprise n’a même pas réagi à cette requête.

L’entreprise indienne ACULIFE a du stopper la livraison du médicament Levofloxacin pour le traitement de entre autres l’inflammation bactérienne de la peau car la banque a refusé d’effectuer  le paiement cubain sachant que Cuba était la destination finale.

 

Même les entrepreneurs indépendants sont lésés.

Le blocus n’affecte pas seulement l’économie d’état mais également les indépendants. Suite aux problèmes de santé d’un nombre de diplomates américains à la Havane, les Etats Unis ont averti leurs ressortissants des risques potentiels pour leur santé en cas de voyage à Cuba. Les bureaux d’assurance voyage ont pris cet avertissement très au sérieux avec pour conséquence une forte diminution des touristes américains. Inutile de dire que les logeurs-ses indépendant-e-s, les chauffeurs de taxi, les restaurateurs, etc. ont souffert de cette politique.