Annia Ferrer: Nous ne voulons pas d'étalages vides

Annia Ferrer

Mon nom est Annia Ferrer et je suis artisan  textile de l'Association des Artisans et des Artistes.
Je pense que, d'une manière générale, tous les artisans avons un problème fondamental qui est la matière première. Dans de nombreux cas, nous avons dû ,comme on dit... inventer... avec ce qu'on avait. Mais pour nous, la façon de tirer le meilleur parti de nos créations ne dépend pas seulement des matières premières  mais aussi des machines. Beaucoup d'entre nous travaillent avec des machines extrêmement obsolète. J'ai une machine centenaire, car il est très difficile d'obtenir non seulement la machine elle-même  mais les outils et pour réparer, c'est difficile et nous devons créer tout le temps de nouvelles façons d'inventer sur de vieilles machines.
Et il n'y a pas de banque pour faire un transfer à Cuba parce que nous sommes cubains et que les banques ...à Paris c'est arrivé aussi, les banques n'acceptent pas de faire un transfert d'argent à Cuba pour déposer dans votre pays l'argent que vous avez gagné par les ventes. Et c'est une chose assez sérieuse, parce que c'est de l'argent qui ne va pas dans le pays. 

Il y a toujours eu un manque d'approvisionnement de certains produits ; nous l'avons vu pendant 60 ans, mais maintenant le problème est très marqué, mais personne n'a mis un nom sur ce problème. Et le nom est Trump. 
Parce que le carburant est à la base de tout. Une économie est soutenue par le carburant. 
Comment vivre dans un pays assiégé où un pétrolier n'arrive pas à entrer dans le pays. Tu ne peux pas produire avec ta matière première,  celle que tu as sur place , parce que tu ne peux pas la transporter aux endroits où on va la vendre. Ce n'est donc pas nous qui voulons les magasins vide, souvent, c'est eux. C'est difficile parce qu'on pense que c'est nous... Non... c'est eux.

Et au final, qu'ont-ils obtenu ? Que le Cubain soit plus créatif pour trouver ce qui manque ; et à la fin, tout le monde... 
Il n'y a pas d'essence ? On y va à  vélo. 
Il n'y a pas d’énergie pour faire son travail ... le carbone 
Il n'y a pas d'outil moderne, on l'invente avec ce que nous avons. 
Mais en fin de compte, tout le monde finit par travailler en cherchant faire mieux ce qui nous manque … pour pouvoir travailler et avancer. 
Ils ne pourront pas faire en sorte que ça se passe autrement. C'est une idée très folle qu'ils ont.